« Stefan Persson, whose father founded H&M, is ranked 43 in the Forbes list of the richest people in the world, and received €658m in share dividends last year. Anju works sewing clothes in Bangladesh for export. She often works 12 hours a day, until late at night. She often has to skip meals because she has not earned enough money. She earns just over $900 dollars a year. »
Ce rapport d’Oxfam fait état de l’accroissement de la richesse des personnes les plus riches au monde. Dans les faits, 2 043 personnes sont milliardaires, et en 2017, leur fortune a augmenté de 762 milliards de dollars. Selon les calculs d’Oxfam, ceci est assez pour mettre un terme à la pauvreté extrême à travers le monde.
Lorsqu’on parle des mauvaises conditions de travail dans les manufactures de vêtements, on fait souvent référence au salaire. On me dit souvent que le coût de la vie dans ces pays est beaucoup moins élevé qu’ici. C’est bien vrai, mais lorsqu’une femme doit se séparer de ses enfants car elle ne peut pas payer pour les nourrir ou les loger avec son salaire de couturière, on a un problème. Si on considère que les CEO des 5 plus grandes compagnies de mode au mode gagnent en 4 jours ce que cette mère gagnera dans sa vie entière, cela met ce problème dans une toute autre perspective.
En 2016, le 4e homme le plus riche au monde a reçu 1.3 milliard de dollars en dividendes de la compagnie Zara. Cet homme n’a pas besoin de cet argent. Par contre, les femmes et les hommes qui produisent les vêtements des compagnies de mode rapide travaillent pendant plus de 12 heures par jour, dans des bâtiments menaçant de s’effondrer, sans avoir le temps d’aller au toilettes, de manger ou de boire de l’eau afin d’atteindre les cibles établies par leurs employeurs. La majorité des femmes travaillant dans les manufactures de vêtement souffrent d’infections urinaires étant donné ces conditions, et elles n’ont évidemment pas les moyen de payer pour des antibiotiques. Ceci peut dégénérer en infection aux reins, qui éventuellement peut être fatale.
La solution n’est pas seulement d’implanter un salaire minimum. Elle n’est pas non plus de cesser toute production de vêtements dans ces pays. En effet, les emplois sont considérés comme étant la meilleure solution pour sortir quelqu’un de la pauvreté. Par contre, il faut que le salaire soit assez élevé et qu’il soit respecté. Le salaire minimum est souvent plus bas que le seuil de pauvreté et même souvent plus bas qu’un salaire décent pour vivre. En Inde et aux Philippines, un travailleur sur deux n’obtient pas le salaire minimum, soit parce que leur overtime n’est pas payé, soit parce que le temps pour se préparer avant et après le travail n’est pas considéré dans la paie, etc. Les employeurs redoublent de stratégies pour éviter de payer leurs travailleurs, afin de maintenir une marge de profit grandissante.
En tant que particuliers, nous avons le devoir de poser des questions, de se renseigner et de faire comprendre aux corporations que c’en est assez. Déjà, la compagnie d’Ivanka Trump a dù cesser ses activités suite au boycott de la population qui critique Donald Trump, ses politiques, et le manque d’éthique de la compagnie elle-même. H&M, un géant de la mode rapide, a vu une diminution de 60% de ses ventes dans le premier quart de 2018. Ceci coïncide avec un effort promotionnel renouvelé pour la ligne de vêtement « consciente » et le programme de recyclage de vêtements. Ceci prouve qu’en tant que consommateur, notre vote compte et nous votons en achetant.
Si les données nommées plus haut vous ont choquées, il est temps de vous demander si vous désirez faire partie de l’enrichissement des 1% les plus riches au monde, ou de la sortie de la pauvreté de 50% de la population mondiale. Avant d’acheter un vêtement parce qu’il n’est pas cher, demandez-vous d’où il vient et à qui ira vraiment votre argent. Il est temps de faire un choix entre changer de garde-robe à chaque saison, ou changer le monde une fois pour toutes.
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